L’élevage est central à bentenac, nous vivions avec les animaux. L’élevage se divise en deux espaces distincts, la basse

cour et le troupeau de brebis. Le petit élevage se compose: de poulets, de poules pondeuses, de pigeons, de chapons durant

les fêtes de Noël, de canards & des lapins occasionnellement.  Le troupeau de brebis compte entre 15 et 20 têtes.Les animaux

sont élévés pour leur chair principalement. Si vous êtes intéressé(e) pour être informé(e) sur nos produits, envoyez-nous un

mail précisant vos coordonnées et votre demande à : bentenac@bentenac.org.

reflexion sur la place de l’elevage au sein de l’association etap

L’espace élevage est le support privilégié dans l’accompagnement des personnes autistes dans la mesure où cet atelier est la source de nombreuses autres activités qui se déploient dans une chaîne de sens concrète à partir d’opérations élémentaires, simples, auxquelles ils peuvent être facilement associés. Par exemple il s’agira d’aller chercher les œufs dans le poulailler, les apporter à la cuisine et de là faire un gâteau que l’on partagera avec tout le monde pour le dessert. Ou encore il sera nécessaire d’aller récupérer des copeaux de bois à l’atelier menuiserie, de les utiliser pour la litière des animaux qui une fois sales seront mis au fumier. Ultérieurement il servira d’engrais naturel pour l’exploitation agricole. Ainsi se constituent des chaînes de sens, des liens entre les activités et les personnes qui travaillent sur chaque espace. L’élevage inclut une répétitivité dont a besoin la personne autiste. Au lieu de se refermer sur elle-même comme dans le cas de comportements stéréotypés, l’intérêt de cette répétitivité est qu’elle a une finalité. Au contraire elle lui permet à la personne d’accéder à la réalité d’une manière qui lui soit supportable et par ce biais accéder à une place sociale. Dans ce rapport à la réalité peuvent également s’expérimenter des degrés d’autonomie et de responsabilité et être vecteur d’initiatives qui viennent étayer une ouverture identitaire. L’organisation de l’espace élevage en enclos différenciés introduit des processus de distanciation et d’autonomie tout à fait intéressants.

Les tâches liées au nourrissage des animaux sont très variées et sollicitent des compétences très diverses tant physiques que cognitives. Ainsi l’utilisation de la brouette implique de mobiliser sa force physique et son équilibre, transvaser des grains dans un seau demande une maîtrise gestuelle, une attention importante ainsi qu’une appréhension des notions de plein et de vide. Dans le même registre, le remplissage des réservoirs d’eau nécessite de différencier l’ouvert du fermé, de sentir la différence entre une pression de l’eau trop forte ou trop faible. L’utilisation des râteaux et des pelles afin de nettoyer les litières de animaux requiert de soutenir un effort dans la durée et permet de travailler à l’ajustement du corps par rapport à un objet qui le prolonge. Le contact direct avec les animaux est un autre aspect très intéressant. En effet les personnes présentant des symptômes autistiques perçoivent souvent les animaux comme des objets animés potentiellement anxiogènes. Là aussi un travail spécifique notamment dans le rapport aux gros animaux (cochons, brebis, oies etc…) est entrepris en vue d’une possible mobilisation adaptée face à leurs émotions souvent incontrôlables afin qu’ils puissent être acteurs à l’endroit où ils subissent fréquemment leur environnement. Ayant les moyens d’agir à l’endroit où elles se positionnent de manière passive, elles acquierent une maîtrise de leur environnement qui leur permet d’avoir prise sur leurs sensations internes et leurs émotions souvent perçues comme envahissantes et dangereuses.

Découvrez en photos & en mots les détails techniques et les particularités de l’élevage!